LAURENCE PARISOT AU MEDEF
J'en avais marre (étant de pensée libérale) d'entendre toujours la
même chose de gens qui ne connaissent rien à l'économie. "Les patrons
sont des connards", "les patrons sont des voleurs", "s'il existait une
nouvelle forme d'esclavage, il l'exploiteraient"...
Seulement voilà
: en France nous comptons 3 millions de patrons dont 80% pour une
entreprise de moins de 10 salariés. Faut arrêter de penser qu'ils sont
TOUS issus de Total, McDo' et autres Auchan... Beaucoup galèrent,
travaillent à n'en plus compter des heures et s'épuisent à la tâche...
tout ça pour quoi ? Une retraite zéro, des impôts dans tous les sens,
une reconnaissance des salariés inexistante... Pire même : certains
salariés abusent du Droit du Travail (le soi-disant si "social") et
poursuivent (souvent pour rien, les chiffres l'attestent) leurs patrons
pour toucher les ASSEDICS aisément après. Résultat : qu'on s'étonne pas
après que le nouveau gouvernement nous ponde un contrat précaire avec
deux ans de mise à l'épreuve : ça évitera toute procédure aux
prud'hommes... Pas étonnant !
Et croyez-moi, tout ce que je viens de
dire n'est pas de l'affabulation mais du vécu. Je l'ai vu et je le vois
encore. Jusqu'à avoir récemment perdu mon meilleur ami, 25 ans, patron
depuis 5 ans, qui gagnait à peine 1500 euros net/mois (moins que moi !)
pour 15h de travail par jour et deux semaines de congés à l'année. Il
s'est endormi au volant de sa voiture un matin où il partait (encore ?)
trop tôt au travail...
Mais que fait le MEDEF ? Il est chargé, comme tout syndicat de
représenter ses adhérents, en l'occurrence ici, les patrons. Faut tout
de même savoir, par exemple, que sous le gouvernement Jospin, on ne
leur a pratiquement jamais demandé leur avis sur énormément de lois,
surtout (scandale !) sur celle des 35 H où la gauche l'a faite passer
de force SANS AUCUNE négociation !
Est-ce normal ? Non, je réponds !
Le calcul est simple : on demande aux salariés de travailler 35H au
tarif des 39H : forcément, l'augmentation de salaire est mécanique ! En
appliquant la règle de trois, on obtient 7% d'augmentation salariale
d'un coup. Et on s'étonne après quelques années que les salaires, dans
énormément de secteurs, soient gelés, que la pression est énorme (les
patrons ne voulant pas payer des heures sup' exigent donc des salariés
de faire en 35H ce qu'ils faisaient en 39H...) et que le rythme de
travail s'est accru. ET au milieu de tout ça, les patrons aussi en font
les frais (augmentation des charges patronales). Et on s'étonne
maintenant que depuis deux ans, le MEDEF a la main mise sur toutes les
négociations...
L'arrivée de Laurence Parisot va-t-elle enfin mettre un coup de frein a cette politique d'autruche menée depuis des années entre tous les syndicats ? Le baron Seillière, franchement ! C'est qui lui ? Un mec que je déteste et je le dis, haut et fort ! Il a des allures sympathiques certes mais il ne correspond pas du tout au profil type des 3 millions d'artisans français ! Déjà, son titre : "Baron". Ca ne lui a vraiment pas joué. Ensuite, sa richesse et son patrimoine : énorme grâce à la Bourse (plus de 500 millions d'euros...), ça non plus. Et puis, lui-même : ses déclarations, où qu'il soit, sont faites d'une façon hautaine et lointaine vis à vis des Français... même si je suis convaincu qu'il ne le fait pas exprès ! Mais il n'avait PAS DU TOUT l'allure qu'attendaient tous les petits patrons de France.
Laurence Parisot, d'origine plus modeste, a le parcours typique d'un PDG en France. Jusqu'à récemment, elle était présidente de l'IFOP (institut de sondages). D'après la conférence de presse, elle a pris 3 engagements : «faire aimer l'économie de marché», «concentrer les efforts sur les PME» et «ouvrir le Medef à la société civile». Après avoir évoqué la nécessité d'une «remise à plat de la fiscalité» et d'un «reformatage de l'Etat», elle a annoncé que le Medef allait faire des propositions pour «moderniser» le Code du travail.
Au boulot, et surtout, soignez la communication qui fait cruellement défaut au MEDEF !