MARIE-ANTOINETTE
Le pitch (de AlloCiné) : évocation de la vie de la reine d'origine autrichienne, épouse mal-aimée de Louis XVI, guillotinée en 1793. Au sortir de l'adolescence, une jeune fille découvre un monde hostile et codifié, un univers frivole où chacun observe et juge l'autre sans aménité. Mariée à un homme maladroit qui la délaisse, elle est rapidement lassée par les devoirs de représentation qu'on lui impose. Elle s'évade dans l'ivresse de la fête et les plaisirs des sens pour réinventer un monde à elle. Y a-t-il un prix à payer à chercher le bonheur que certains vous refusent ?
Mon avis : étant très sensible à cette période de l'Histoire (l'une de mes préférées), je redoutais d'avoir à faire à une vision très -trop- rock'n roll de la vie de notre Reine déchue. À l'arrivée... pas du tout ! Sofia Coppola, avec une aisance presque insolente, a réussi à nous donner une longue leçon d'histoire (plus de 2h) sans que l'on s'ennuie une seule seconde ! Comme l'a souligné Le Parisien, on en viendrait même à regretter de ne jamais avoir eu une prof d'histoire comme elle : les cours auraient été plus passionnants !
Certes, c'est romancé, certes ce n'est pas la vision très scolaire imposée jusqu'ici par Stephen Zweig ou encore celle trop cruelle d'Alexandre Dumas. Nous avons réellement affaire ici à une Lady Di avant l'heure, aux consonances Sex & The City, cherchant désespérément à répondre le plus favorablement possible aux exigences extérieures imposées. Point de reine cruelle (et Dieu que sa période post-scandale du collier lui a valu un changement de comportement plus "dur"... rappelez-vous vos cours d'Histoire !), mais une jeune fille dépassée par les événements à qui tout est monté à la tête. La question de Sofia est claire : aurions-nous tous supporté ça ? Si jeune ?
C'est une vision très moderne, rendue visuellement par des images très lyriques (notamment la période du Trianon, absolument époustouflante) et spectaculaires (Versailles est magnifique !) et une bande son rock exceptionnelle dirigée de main de maître par notre groupe frenchie Air (avec des tubes de Phoenix, New Order...). À quand la B.O. ? Et Kirsten Dunst est à la hauteur de ce type de films et de projets, assurément.
N'écoutez pas les critiques cruelles et sans aucun fondements des festivaliers de Cannes qui ont "accueilli froidement" le film : ils ne savent assurément pas apprécier un film à sa juste valeur dès qu'il dépasse les 5 millions d'euros de budget... À bon entendeur. Et pour conclure, si vous êtes fana de cette période, je ne saurai que trop vous conseiller le dessin-animé japonais Lady Oscar, certes vieux (1979), mais terriblement bien adapté sur les années de règne de Marie-Antoinette.
Et merde, encore un DVD à l'achat en prévision pour Septembre !