CPE : REVUE DE PRESSE... ÉCONOMIQUE
Malgré la promulgation du CPE avec les deux changements majeurs qu'a promis le Président, sur les deux points les plus plus controversés du texte, nous aurons QUAND MÊME droit à une nouvelle journée de galère demain (surtout pour mes collègues banlieusards et parents !). Vous connaissez tous mon point de vue sur le CPE et un débat a été mené là-dessus ici. Petite note à certaines personnes qui se permettent des commentaires sans savoir : lisez et RE-LISEZ ce post jusqu'à ce que vous réussissiez à vous mettre dans le crâne que j'ai 26 ans, que je travaille en CDI certes, MAIS QUE J'AI BOSSÉ POUR ! Merci.
Sinon, tout ça pour vous relever un medley de ma revue de presse de ce matin réalisée avec le gratuit "Économie Matin". Ce petit journal, intelligent et direct, a le mérite de traiter l'actualité... avec son côté économique. Et donc "réaliste", quoi qu'on veuille dire... Voici les meilleurs passages auxquels j'adhère totalement, moi, jeune de 26 ans QUI CONNAÎT depuis 6 ans LA RÉALITÉ DU MONDE DU TRAVAIL dans le secteur privé (je précise...) et qui ait galéré pour en arriver jusque-là :
[...] en tous cas, pour affirmer que philosophes, éditorialistes et politiques qui s'acharnent à trouver une explication aux mouvements de jeunes, passent à côté d'une réalité toute simple. Ceux qui escaladent leur lycée ou leur fac pour y accrocher des banderoles, descendent dans la rue, sur les voies SNCF ou barrent les autoroutes, sont ceux qui s'ennuient. Élèves de Première ou de Terminale, le bac ne leur fait pas peur : ils ont tellement entendu dire "80% d'une classe d'âge doit avoir le bac !" [...] Quant aux étudiants, il suffit de regarder de près quelles sont les facultés réellement mobilisées et réellement en grève. Foin de futurs mathématiciens, ingénieurs, chirurgiens ou même avocats et magistrats dans la rue. Encore moins d'élèves d'écoles de commerce ou de grandes écoles. En revanche, des armées d'étudiants en psychologie, histoire ou littérature qui se savent ou se craignent peu ou prou sans avenir. La meilleure preuve ? La plupart rêvent d'être... fonctionnaires ! Il faut une fois pour toutes admettre que l'échec de notre jeunesse vient d'abord de celui de l'enseignement et de ceux qui le prodiguent. [...] Les jeunes dans la rue ne dénoncent pas un CPE dont pas un ne comprend les tenants et les aboutissants puisque, de facto, ils n'ont jamais travaillé. Ils dénoncent une société, des parents -ils sont les premiers responsables-, des enseignants incapables de leur transmettre l'espoir, des faire rêver "aux lendemains qui chantent", car refuser de transmettre les valeurs d'effort, de courage, d'abnégation même qui ont fait de la France ce qu'elle est aujourd'hui. Ou plutôt ce qu'elle a été... Le modèle que la nation doit donner aux jeunes n'est pas Zinédine Zidane, comme le fit Jacques Chirac en 1998, mais Pierre Omidyar. -"Qui est-ce ?" Le fondateur d'eBay.
De Jean-Baptiste Giraud, directeur de la rédaction.
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[...] Alors que le CPE embrase la France, il faut s'interroger sur les causes du malaise de la jeunesse. Parmi les principales causes, figure l'écart qui se creuse entre les jeunes et l'entreprise [...] à cause du chômage [...] aussi à cause de l'incompréhension croissante qu'ont les jeunes de la réalité de l'entreprise. Et, dans ce domaine, le système éducatif porte une très lourde responsabilité. Le monde du travail est de plus en plus concurrentiel. [...] Mais il est aussi de plus en plus ouvert, recelant de plus en plus de d'opportunités. [...] Face à ces évolutions, l'Ecole, et plus encore l'Université, sont restées figées. [...] les cursus ont peu changé, et les institutions ont, bien souvent, refusé d'évoluer. [...] Il faut adapter le contenu des enseignements : pour comprendre l'entreprise, commencer par la connaître. Et adapter les formes d'enseignements. [...] l'enseignement à distance et l'enseignement en alternance sont des formes de pédagogie qu'il faut impérativement encourager. La désespérance de la jeunesse n'est pas une fatalité. On lui lègue le financement de nos retraites et l'endettement de la France. Donnons-leur au moins une chance de se former et d'aimer le travail. [...]
De Olivier Pastré, Professeur à l'Université Paris VIII et président d'IM Bank.
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"Éco Quick" : Taux de chômage selon le diplôme, de 1 à 4 ans après la fin des études :
Aucun diplôme : 44,7%
BEPC, CAP, BEP : 24,5%
Baccalauréat : 18,3%
Diplômes d'enseignement supérieur : 11%
Ces articles sont sans appel et "l'éco Quick" qui clôture prouve que même avec des diplômes, le chômage persiste ! Ça alors, j'en apprends beaucoup... Et vous, qu'en pensez-vous ?