KEANE

Le pitch (de AlloCiné) : New York. Une fillette de six ans disparaît. Six mois plus tard, l'enfant n'a toujours pas été retrouvée. Son père, William Keane, tente d'accepter sa disparition. Keane se lie d'amitié avec une mère célibataire et sa petite fille. Leur cachant sa propre histoire, il tente de prendre un nouveau départ auprès d'elles.

Mon avis : après le très lourd navet de "Ma sorcière bien-aimée" (j'en reviens pas encore, pour vous dire !), il me fallait un très bon film (pas commercial surtout) pour remonter mon estime envers le 7e art. Et Keane a réalisé HAUT LA MAIN cet exploit. Cette nouvelle production de Steven Soderbergh (très prolifique en ce moment), présentée à la Quinzaine des Réalisateurs et plus récemment, à Deauville, a été encensée par la critique toute entière... et ça se comprend.
Ce film repose entièrement sur les épaules de Damian Lewis (le héros principal de la courte série "Frères d'armes" sur la 2e guerre mondiale), jouant ici le rôle d'un père désespéré par la disparition de sa fille, sombrant inexorablement dans l'auto-destruction. Son jeu est époustouflant : les scènes où il bascule à la limite de la schizophrénie sont incroyablement bluffantes et... blessantes. On arrive, pendant tout le film a ressentir une compassion (et non de la pitié, nuance) pour cet homme détruit. On assiste péniblement à ses prises de coke dans des endroits miteux, a son "coup" (non protégé) avec une prostituée dans une boîte de nuit, ainsi qu'à sa descente incroyable de "scotch" dans un bar... pour oublier.
Bref, époustouflant et incroyable. Le film ne se limite pas uniquement à ces scènes, rassurez-vous... mais elles représentent tout de même la moitié !
On arrive à se projeter avec le héros dans son univers et c'est là qu'est l'avertissement principal : ce film n'est absolument pas à mettre entre toutes les mains. Âmes sensibles s'abstenir...